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Textes “oulipiens” dans l'âme

 

Oulipiens, c'est moi qui le dis… Ils ont été publiés dans la collection Le petit livre à offrir, aux éditions Tana, qui ne s'inscrit pas officiellement dans cette filiation, et la plupart des lecteurs de ces petits livres-cadeaux n'ont sans doute jamais entendu parler du collège de pataphysique, mais c'est tout de même ce qui m'a nourrie et ce qui les a fait sourire…

 

 

 

Exemples de jeux de langage

 

Stéganographie

Lipossibles

Perverbes

Acrostiches

Lexique imaginaire

Néologismes

Approximations

Liste imposée

Chanson détournée

Cumul d’expressions

Parodie stylistique

Fables express

Poétisation du banal

Synthèses improbables

Haïkus

Planques homophoniques

 

stéganographie lipossible
Lipossibles

 

 

On pioche certaines lettres à un mot pour en fabriquer un autre.

Un premier exemple extrait d'un livre sur le jazz. Comme si le hasard des lettres avait un pouvoir de vérité…

 

 

Duke Ellington

 

Entends son DOIGTÉ, entends l’ONDE et l’IDÉE, à la fois DINGUE et INGÉNUE.

Écoute en lui ce GÉNIE, ce GENTIL DUEL entre l’ÉTUDE et l’INNÉ.

Il a en lui quelque chose d’INDOLENT, quelque chose d’ÉLOIGNÉ, quelque chose qui ÉTONNE, comme une LONGITUDE au-delà de l’OUÏE.

La NUIT est en lui, la LUNE aussi, et une ÉTOILE y luit.

J’y trouve un ONGUENT.

J’y retrouve l’ÉDEN.

Du début à la fin, un seul mot : quel DON !

 

 

 

Thelonious Monk

 

Monk le bien nommé, qui abrite des MOINES.

Retire-lui quelques NOTES : il gardera son LOOK, entre LION et MINOU, car en lui se cache un MÉTIS.

Il parle de LUI, il parle de NOUS.

Tu y entends MONOTONIE ? Moi, je n’y vois qu’ÉMOTIONS.

Tu y perçois quelque chose d’HOSTILE ? Moi, je n’y bois que du MIEL.

Tu n’y décèles que l’ENNUI ? C’est que tu as loupé ce qu’il a d’INSOLENT.

Pour moi, c’est un HÔTEL ISOLÉ, une ÎLE, un LIT, un SEIN, et j’en écoute chaque MINUTE, touché par cette LÉSION qu’il porte en lui.

Et la NUIT, grâce à lui, se retrouve comme gonflée à l’HÉLIUM.

 

 

 

Louis Armstrong

 

Il est rare de porter en soi à la fois un ROSSIGNOL et un SAUMON.

Et pourtant, c’est ainsi : il y a en Louis Armstrong du LION et du LORIOT, du NOIR et du GRIS, du ROMAIN et du GAULOIS, du RURAL et du SATIN, le GRATIN comme le GRATOS, du RASOIR comme du RIGOLO, et même un INTRUS dans ce LAÏUS.

Il y en a pour tous les GOÛTS : les NOIRS s’y retrouvent, les GAMINS aussi.

En lui souffle le MISTRAL, moitié en MARS, moitié en AOÛT : c’est NORMAL, pour un trompettiste.

En lui on fait SALON, on y trouve l’ART, on y voit un SAINT, on entend un ROI.

Une oreille attentive y décèle aussi une ORAISON, des AMOURS, une OASIS. Et aussi, bien cachés, quelques SANGLOTS.

 

 

 

 

Un autre exemple de lipossible, extrait d'un livre destiné à remonter le moral.

 

 

Vous irez mieux : c’est écrit !

 

Tu es déprimé ? Jette le dé et te voilà primé.

Dans toute mélancolie se cache un petit caméléon.

Il s’en faudrait que peu pour que la tristesse te fasse risette.

Au cœur de ta rancœur pointe l’aurore.

Dans ton soupir tu as souri.

Laisse jaillir le fonceur du fond de ta souffrance.

De ta douleur, extrais la lueur.

Permute les lettres de ton tourment : et voilà qu’elles muteront.

Au creux de ta dépression nichent l’espoir, le désir et la poésie.

Tu trouveras un remède au milieu de tes emmerdements.

Est-ce un hasard si Œdipe se cache dans ton désespoir ?

Il suffit d’un rien pour que ta galère te régale.

Au fond de l’abîme t’attend l’être aimé.

Peu à peu, le deuil se dilue.

Perverbes

 

Des proverbes pervertis. Ici, pour un livre entièrement dédié aux chiens.

 

Proverbes à quatre pattes

 

C’est au pied du mur qu’on fait les meilleurs pipis.

Tel maître, tel chien.

Pierre qui roule ne fait pas l’os.

Les chiens ont des oreilles que la raison ignore.

Un chien vaut mieux que deux gros chats.

Petit chiot deviendra chiant.

Chien dans ton lit : l’alliance on oublie.

Il n’y a jamais loin de la croupe aux truffes.

Malheureux en amour, heureux avec son chien.

Chassez le bâton, il revient au galop.

Chien au volant, mort au tournant.

Qui aime son chihuahua l’emmène à l’opéra.

La vérité sort de la gueule des chiens, mais pas de celui du voisin.

Marche dedans une fois et tu y réfléchiras.

Qui perd ses poils partout complètement s’en fout.

Rien ne sert de courir, sauf si l’on est un chien.

Qui chouchoute un chow chow la nuit aura bien chaud.

Pluie du matin n’empêche pas de devoir sortir le chien.

Qui veut noyer son chien n’achète pas un labrador.

Petit à petit le trottoir se remplit.

Au royaume des aveugles, les bergers sont rois.

Il ne faut pas mettre tous ses chiens dans le même panier.

Bave au museau, idée fixe au cerveau.

La faim justifie l’émoi chien.

Chaussette volée n’est qu’à moitié régurgitée.

Chien de prairie n’a rien à faire ici.

perverbes

Chocolat Délicieux

Caravane Duplex

Cartes Divinatoires

Cercueil Définitif

Charentaises Design

Charcuterie Déshydratée

Chéri(e) Disponible

Copain Débrouillard

Cinq Domestiques

Chouette Dictionnaire

Complète Discothèque

acrostiche
Lexique imaginaire

 

 

 

Nuancier de verts poétiques

 

vert amende : couleur PV

vert mi-fuge : vert qui tend à s’effacer

vert du nez : couleur morve

vert transitif : vert tirant sérieusement sur le bleu ou le jaune

vert glacé : presque blanc, en plus traître

vert jus : l’autre couleur du jus de raisin (blanc)

vert millon : vert des feux tricolores en cas de litige

vert mine : vert grisâtre, la couleur des méchants

vert moulu : vieux vert, comme on dit "vieux rose"

vert dépoli : couleur des petits tessons doux que l’on trouve sur la plage

vert à liqueur : vert Chartreuse

vert bullé : vert irisé des bulles de savon

vert optique : vert phosphorescent, appelé aussi vert luisant

vert correcteur : vert des tests ophtalmologiques

vert vingt heures : vert pistache

vert propre : sans rouge qui tache

vert de vin : équivalent du vert bouteille

vert roux : vert piqueté de rouille qu’on observe sur les vieilles serrures

vert déformant : appelé aussi vert de gnon, couleur cocard

vert gréco-latin : vert passé

vert féroce : à l’opposé du vert tendre, un vert qui fait mal aux yeux

vert sicolore : mélange de 3 bleus + 3 jaunes différents

vert soir : de la couleur du dernier rayon du soleil avant qu’il verse dans la mer

vert galant : la couleur de l’espoir, car le galant a une idée derrière la tête

vert de terre : d’un vert qui tire vers le marron

vert sapin : couleur cadavre

vert toc : moins riche que le vert émeraude

vert tige : couleur végétale du teint d'un être humain en cas de nausée

vert tueux : vert qui jure malgré ses efforts (le vert laid tue)

vert paradis : couleur tendre d’autrefois, généralement perdue

vert laine : dernier vert de l’automne avant les sanglots longs des violons

vert de Mars : couleur extraterrestre

vert d’âtre : du vert bleuté de certaines petites flammes (réalisable avec du borate de méthyle)

vert chlorophylle indienne : teinte des ennemis des Peaux-Rouges

vert Claude Jade : couleur de l’amour en fuite

vert sion française : conversion tricolore du vert anglais

vert de bière : autre nom du vert mousse

vert Éden : autre nom du vert pomme

vert veine : couleur apaisante proche du vert tilleul

vert écolo : couleur changeante, voir aussi vert satile

petit vert d’eau : couleur mare

grand vert d’eau : couleur mer

géant vert : couleur Hulk

Lexique
Néologismes

 

 

 

Buffet de gourmandises fictives

(inspiré des listes infinies de Valère Novarina)

 

néologismes
Stéganographie

 

 

L'exercice consiste à écrire un texte qui prend deux sens différents selon qu'on le lit tel quel ou seulement une ligne sur deux. Il se prête particulièrement aux doubles sens grivois, j'en ai écrits aussi pour un livre érotique, mais ici je vous ai choisi un exemple plus grand public, extrait d'un livre pour enfants. 

 

 

Monsieur le Directeur,

 

Je tenais à vous dire combien

j’aime aller à l’école et comme

je m’ennuie dès que je quitte

la classe pour rentrer à

la maison, où j’ai laissé

tous mes soucis, car

mes meilleurs jouets

sont mes livres de classe.

Dès que je vois ma maîtresse,

mon cœur bondit et

je meurs d’envie de lui sauter

au cou et de l’embrasser

à la gorge, tant je la trouve

sympathique et am-

usante, avec sa voix de

fée, quand elle m’appelle son

canard, et son parfum

à la rose : on dirait un pot-

pourri de la tête aux pieds.

À longueur de journée,

elle nous couvre

de délicates attentions : pas

de cris, d’insultes, de punitions,

rien que du bonheur

aux quatre coins de la classe.

Tous les soirs,

nous rentrons avec une tonne

de nouvelles connaissances, jamais

de devoirs à faire pour le lendemain,

et c’est un peu dommage, car

on aurait envie de prolonger

l’école, d’oublier

les vacances éternellement

rien que pour être avec elle.

Si vous voulez nous faire plaisir,

monsieur le Directeur,

prenez comme modèle

cette maîtresse exceptionnelle et,

le mercredi, le samedi comme le dimanche,

ajoutez-nous de l’école

et acceptez que, ces jours-là,

exceptionnellement,

on mette tous les cahiers

dans nos cartables, et que la cantine serve un bon pot

au feu, avec la maîtresse au milieu !

Acrostiches

 

 

Les premières lettres de chaque mot ou de chaque vers, lues à la suite, forment un message. J'en ai écrit un paquet. En voici un exemple court.

 

 

Liste de CD à emporter sur une île déserte

 

Couteau Dépliant

Crème Dépilatoire

Casse-Dalle

Cabane Démontable

Cacahuètes & Décapsuleur

Caleçon Durable

Canoë Démontable

Canapé Décoratif

Caniche Dévoué

Capote de Dépannage

Cake Dodu

 

      Il y avait là des choux gonflés de sauce grenat, des cubes de mousse pailletés, des spirales croustillantes, des galettes parsemées de graines multicolores, des pastilles fondantes au fromage de Livieux, des bouchées du roi Croquemitaine, des minibeignets à la gelée d’alcool, des oursins du Médoc, des toasts à la crème de plancton ou au confit de gésidoux, des tartines entières de passemaille et des gâteaux secs à l’écorce de panetaud.

 

     Il y avait encore de craquantes petites pieuvres aux noisettes, des pétales d’oniris imbibés de suc d’airelle, des soufflés d’archilène, des rondelles de sifflure, des arlacons vivants, trempés dans une sauce madère, du nougat d’Aubagne aux pépites d’estracelle, des coques d’épinards à sucer, des bâtons de miel salé d’Ascandre, des boules piquantes au cœur de chêne et des lupus en feuilles dont on jetait la nervure après l’avoir aspirée.

 

     Il y avait à profusion des tranches de cake aux dalinives émondées, des noyaux de phlyste macérés au cognac, des petites bondes séchées à la chinoise, quelques bulles d’amarle frit, un long pain de patchanque des îles fourré de crème bleutée, des glaçons de jasmin incandescent, des gélules de poudre d’ourlade, qu’on avalait d’un coup, pour accroître le choc, des tartelettes aux lamelles de coulimille, des fours à la champenoise, des pavés de chocomenthe et des barquettes d’âne gratiné, qu’on prenait entre deux doigts, à l’arlésienne, pour sucer dans la croûte le jus d’iode qui servait à la cuisson.

 

     Il restait encore, caché derrière de hautes carafes de liqueur de fumecrâne venue de Chine, de somptueuses chenilles d’Alaska, conservées dans la glace et flambées au rhume au dernier moment, des croquettes d’orinopharingeole cuites à la vapeur, pour aller avec, des œufs de plastron en gelée, des madeleines-surprises enrobées de tilleul, des empoix saisis à la fonte et des minous de chez Rebattet, des tuiles aux tampes douces-amères qu’il fallait décortiquer rapidement sans perdre la bille d’agrume à l’intérieur, qui garantissait son authenticité, et enfin des cônes glacés à la moutarde, qui éclataient dans la bouche et vous chantaient un petit air…

Approximations

 

 

 

Appelons ainsi l'exercice qui consiste à se rapprocher phonétiquement d'un texte pour lui inventer des variantes. Ici, Verlaine adapté aux quatre saisons.

 

 

Les sanglots longs

Des violons

     De l’automne

Blessent mon cœur

D’une langueur

     Monotone

 

Les sangliers

Fous à lier

     De l’hiver

Blessent ma sœur

D’une douleur

     Au derrière

 

Lait sans glaçons

Et doux frissons

     Du printemps

Laissent en été

La place au thé

     Excitant

 

Les cent glacières

En bandoulière

     De l’été

Laissent aux pique-niques

Un goût unique

     De gaîté

 

Les sangs glacés

Lèvres gercées

     De l’hiver

Blessent mon corps

D’un inconfort

     Ordinaire

 

Les sangles en haut

Du sac-à-dos

     En été

Blessent mes reins

Tel un bourrin

     Entêté

approximations
Ecriture à partir d'une liste imposée

 

 

 

Ce texte ext extrait d'un livre sur le voyage. Il propose un principe de voyage sous contrainte :  faire étape dans des villes choisies de telles sortes que leur liste, mise bout à bout, forme du sens… Entre parenthèses, le numéro du département.

 

 

 

LA BALEINE (50) NUE (31) CHARME (16) LE LAMENTIN (97) VELU (62)

 

LE MIROIR (71) TENDU (36) CONTRE (18) LA FALAISE (78) CHASSE (72) LE MARIN (97)

 

L’HABIT (27) VERT (40) ANGOISSE (24) YVOY-LE-MARRON (41)

 

ALLONS (04) CAMARADE (09) VIENS (84)

 

LE DÉSERT (14) ÉCOUTE-S’IL-PLEUT (02)

 

LA VEUVE (51) JOYEUSE (7) VENERE (20) LA BOUTEILLE (02) BUE (18)

 

LA MOUCHE (50) BARGE (21) FRISE (80) LA FOLIE (14)

 

VILLEPERDUE (37) PLEURE (39) BELLEBRUNE (62)

 

LE SAINT (56) VÉREUX (20) FACTURE (33) L’AUTRE MONDE (10)

 

TOUTLEMONDE (49) AIME (73) LA COMPOTE (73) BIO (46)

liste imposée
chanson

La version de Vian

 

Autrefois pour faire sa cour
On parlait d'amour
Pour mieux prouver son ardeur
On offrait son cœur
Maintenant c'est plus pareil
Ça change ça change
Pour séduire le cher ange
On lui glisse à l'oreille

Ah ! Gudule, viens m'embrasser

Et je te donnerai…

Un Frigidaire

Un joli scooter

Un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière

Avec un four en verre
Des tas de couverts

Et des pelles à gâteau !

 

Une tourniquette

Pour faire la vinaigrette
Un bel aérateur

Pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent
Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux…
Et nous serons heureux !

Autrefois s'il arrivait
Que l'on se querelle
L'air lugubre on s'en allait
En laissant la vaisselle
Maintenant, que voulez-vous
La vie est si chère
On dit: rentre chez ta mère
Et on se garde tout

Ah ! Gudule, excuse-toi

Ou je reprends tout ça…

Mon Frigidaire

Mon armoire à cuillers
Mon évier en fer

Et mon poêle à mazout
Mon cire-godasses

Mon repasse-limaces
Mon tabouret-à-glace

Et mon chasse-filous !
La tourniquette

A faire la vinaigrette
Le ratatine-ordures

Et le coup- friture

Et si la belle

Se montre encore rebelle
On la jette dehors

Pour confier son sort…

Au Frigidaire

A l'efface-poussière
A la cuisinière

Au lit qu'est toujours fait
Au chauffe-savates

Au canon à patates
A l'éventre-tomate

Al'écorche-poulet !

Mais très très vite
On reçoit la visite
D'une tendre petite
Qui vous offre son cœur

Alors, on cède
Car il faut qu'on s'entraide
Et l'on vit comme ça

Jusqu'à la prochaine fois…
 

La mienne

 

Autrefois pour faire sa cour

On parlait d'amour

Pour mieux prouver son ardeur

On cachait sa queue

Aujourd'hui, c'est plus pareil

Ça change, ça change

Pour séduire la bimbo

On lui glisse un dildo

 

Ah ! Gudule, viens m'embrasser

Et je te donnerai…

 

Une jolie guêpière

Un catsuit à glissière

Des boules de geisha

Et un beau gigolo

Un quadragénaire

Avec un dard en verre

Un rouge-à-lèvres qui vibre

Un rabbit gros calibre

 

Une tourniquette

Pour niquer ta minette

Un doux vibromasseur

Pour te mettre en chaleur

Des lubrifiants qui chauffent

Des cuissardes de beauf

Un double dong pour deux…

Et nous serons heureux !

 

Autrefois, s'il arrivait

Que l'on se querelle

La queue basse on s'en allait

En laissant la dentelle

Aujourd'hui, que voulez-vous

La vie est si sexe

On dit : rentre chez ton ex

Et l'on se garde tout

 

Ah ! Gudule, excuse-toi

Ou je reprends tout ça…

 

Mon groovy vibrator

Mon cock ring en or

Mes menottes en moumoute

Et ma bite en casse-croûte

Mon lime-blondasse

Mon repasse-limace

Mon baldaquin à glaces

Mon G-Touch waterproof !

Le canard à moustaches

Le pistolet qui tache

Le débiteur d’ordures

Et le gode-ceinture

 

Et si la belle

Se montre encore rebelle

On la largue illico

Pour confier son fourreau…

 

Au simili-Rocco

Au stimule-clito

Au chapelet pour anus

Gros comme un autobus

Au dauphin qui dilate

Au canon spécial chattes

À l'éventre-prostate

À l'écorche-poulette !

 

Mais très très vite

On reçoit la visite

D'une autre amie des bites

Qui vous offre son cul

 

Alors, on cède

Car il faut bien qu'on s'entraide

Et l'on baise comme ça

Jusqu'à la prochaine fois…

Chanson détournée

 

 

 

La complainte du progrès, de Boris Vian, revue et adaptée pour un livre érotique : les accessoires modernes de 1956 sont remplacés par les sextoys du XXIe siècle. Ames sensibles s'abstenir, mais comme Vian n'était pas un enfant de chœur, je crois qu'il ne l'aurait pas boudé…

 

La complainte du progrès - Boris Vian
00:0000:00

Vous  voulez  essayer  de  la  chanter ?

Voici  l'originale  pour  vous  accompagner !

Cumul d'expressions

 

 

 

Restons dans le graveleux : un autre extrait du même livre érotique, car la langue française est d'une richesse inouïe en matière de périphrases sexuelles…

 

Le texte propre sur lui

ou comment amener le petit au cirque

sans dire de gros mot

 

expressions

    J’étais en train d’agacer le sous-préfet, histoire de border l’insomniaque. Impossible pour moi de dormir sans avoir poli le chinois jusqu’à faire mousser le créateur. C’est sûr, au lieu de faire l’amour avec la veuve poignet, j’aurais préféré me faire peigner la girafe par une main féminine ou encore mieux me tremper le biscuit dans une cressonnière, mais, faute de mieux, j’en étais pour ma pomme à me raboter le gourdin pour m’allonger le macaroni en solo. J’étais pas loin de faire pleurer le colosse quand une pépée tout droit tombée de l’écran est entrée dans ma chambre. « Alors, on se tire sur l’élastique tout seul ? », qu’elle a demandé. « Tu veux que je t’aide à défromager le minaret ? » Et sans attendre ma réponse, elle s’agenouille et me gobe le merlan. Se faire glouglouter le poireau pour pas un rond, moi je dis pas non. Ah, on peut dire qu’elle savait jouer de la flûte à moustache, la garce ! J’allais lui administrer le saint viatique en lui détartrant le larynx quand j’ai visé son minou. Trêve de turlutte, il serait toujours temps de me faire scalper le Mohican plus tard : j’avais soif, l’urgence était soudain de lui boulotter le mille-feuilles. Les tartes au poil, c’est mon dada : ni une, ni deux, je suis descendu aux Pays-Bas et j’ai collé des timbres à la cave pour lubrifier la zone d’entrage. Et puis, après une cravate de notaire pour me remettre d’aplomb, je suis allé bivouaquer dans la crevasse et on a trinqué du nombril. J’y ai carré l’oignon et je lui ai brioché mon saucisson, et je peux vous dire que l’animal a aimé la visite des grottes humides. Le train était à peine entré dans le tunnel qu’elle me redemandait de la fricon friquette. Une vraie braise, cette femme-là ! J’ai fait sprinter l’unijambiste et je lui ai bourré le sac à dos. « Ponce-moi le fagot, faisande-moi le dindon, explose-moi le terrier ! », qu’elle criait. « Je vais t’incendier la chambre froide, je vais te ratisser le bunker,  je vais te gominer la touffe », que je promettais, pour faire poète. Et puis j’ai balancé le bébé dans l’égout : j’ai fait un swing au deuxième trou, j’ai embourbé le quatre-quatre et j’ai emmené bronzer le spéléo, si vous préférez. Elle n’a pas bronché, il faut croire qu’elle aimait se faire shooter dans la boîte à cachous. Je me suis caramélisé le petit sucre, et c’est là qu’elle a joui en criant : « Mon Dieu ! » J’ai trouvé ça dégueulasse, je suis sorti illico.

Un autre exemple, cette fois extrait d'un livre sur la botanique…

 

Le bouquet impérissable

 

Réunissez dans un grand vase

Une plante des pieds

Quelques fleurs de peau

Une rose des sables

Des feuilles de paye

Et des tiges de fer

Un joli bouton de fièvre

Ou du muguet intestinal

Une branche de lunettes

Le feuillage d’un vieil arbre généalogique

Quelques bourgeons du goût

Une pervenche en uniforme

Deux ou trois fruits du hasard

Une gerbe d’étincelles

La plus belle fleur de l’âge

Une petite botte de cuir

Un beau brin de fille

Un peu de flore vaginale

Le bouquet d’un bon vin

Deux iris sans leur pupille

Et un petit palmier bien croustillant

Nouez du fil de l’histoire :

C’est le bouquet final.

… et celui-ci, toujours à partir d'expressions cumulées,

mais dans le domaine alimentaire.

 

Qu'ai-je fait de ma vie ?

 

J’ai croqué la pomme.

J’ai fait ma tête de lard.

J’ai été nouille et soupe au lait.

J’ai vu des daubes et des navets.

J’ai ménagé la chèvre et le chou.

J’ai coupé la poire en deux.

J’a mis les bouchées doubles.

J’ai cassé la graine et veillé au grain.

J’ai pédalé dans la choucroute.

J’ai eu du pain sur la planche, la frite, la pêche et le cul bordé de nouilles.

Je me suis occupé de mes oignons.

Je me suis fait du blé et de l’oseille.

J’ai bu du petit lait et mis de l’eau dans mon vin.

On m’a couru sur le haricot.

J’ai été dans le potage, dans le pétrin et dans la panade.

J’ai compté pour du beurre et pour des queues de cerises.

C’était fort de café.

J’ai taillé des bavettes.

J’ai raconté des salades et mis de l’huile sur le feu.

J’ai fait l’andouille, l’huître et le poireau.

J’ai mis mon grain de sel et la main à la pâte.

J’en ai fait mon beurre et mes mes choux gras.

Je n’ai ni craché dans la soupe, ni fait tout un fromage.

Ça n’a pas toujours été de la tarte.

J’ai été le dindon de la farce.

On m’a posé des lapins, on m’a roulé dans la farine.

Je me suis pris des gamelles.

J’en suis resté baba et comme deux ronds de flans.

J’ai bu le bouillon et le calice jusqu’à la lie.

Je suis allé me faire cuire un œuf. 

J’ai eu les cheveux poivre et sel.

J’ai marché sur des œufs.

J’ai été tout sucre, tout miel.

J’ai mis du beurre dans les épinards.

J’ai commencé à sucrer les fraises.

C’était la fin des haricots, les carottes étaient cuites.

J’ai fini par bouffer des pissenlits par la racine.

Une variante qui s'amuse à compiler des expressions françaises passées telles quelles dans la langue anglaise (mêlées à quelques mots identiques dans les deux langues).

 

Abracadabra !

Vous savez parler anglais

 

 

My fiancé is an admirable entrepreneur bien-pensant, not very avant-garde but full of joie de vivre. He is a millionaire chargé d’affaires with a very good reputation and a real sense of humour. He loves my déshabillés and I love his savoir-faire. For him, I am a femme fatale and also his muse, his protégée.

 

A rendez-vous with him is like paradise. At the week-end, when we a have tête à tête in a restaurant, he arrives in advance, he offers me hors-d’œuvre à la carte, entrées du jour, desserts à la mode, petits fours, pousse-café and cigarettes to continue. No violence, no routine, no disputes, no clichés, no faux pas. Only billets doux and – surprise ! – presents from luxurious boutiques, like très chic eau de toilette from Paris. La crème de la crème !

 

His portrait ? He is different from other financiers I know : elegant, superb, extravagant, unique… Noblesse oblige ! He has the physique of a cinema star. I like his intelligence too, the truculence of his verve. For example, his perception of art influences me.

 

I am his idée fixe, he is my raison d’être. We imagine a formidable marriage…

parodie fables

Samedi

Départ pour une expédition hors de mon lit. Objectif : atteindre la salle de bains avant midi. Vol régulier de quelques effluves de la compagnie Air Wick. Baignade. Déjeuner sous forme de pique-nique, puis visite des différents quartiers du salon (commode Louikéa classée monument historique). Nuit à l’hôtel Home Sweet Home.

 

Dimanche

Exploration des collines verdoyantes de la couette. Observation de la faune et de la flore locales. Collation servie à bord sous la forme d’un plateau-repas.

 

Lundi

Visite du centre historique de la chambre. Voyage entre modernité et tradition dans l’escalier, en vue d’atteindre les hauts-plateaux de l’étage balayés par le vent de la fenêtre ouverte. Randonnée en charentaises jusqu’à la source de ce courant d’air. Point de vue magnifique sur la voisine. Nuit à la belle étoile dans les yeux.

 

Mardi

Excursion à dos de tabouret à travers les méandres pittoresques des factures du bureau. Écran blotti dans un écrin de verdure. Pause pour admirer les richesses du paysage intérieur de mon frigo.

 

Mercredi

Transfert par mes propres moyens jusqu’au canapé, dans un site du plus haut intérêt géologique présentant des strates de pizzas datant de l’ère précolombienne (Colomba est en congé). Déjeuner dans un restaurant local authentique, Chez Bibi.

 

Jeudi

Safari photo de mon nombril. Bain relaxant dans les eaux turquoise d’un lac artificiel.

Temps libre pour flâner dans les croquignolets passages piétons du couloir et faire des achats (sur Internet). Buffet varié de cacahuètes et de pistaches.

 

Vendredi

Ultime exploration de mon lit, sur la piste de la chaussette égarée. Le site offre par sa position un accès facile à toutes les attractions. Entrée gratuite aux toilettes toutes proches, à volonté. Room service assuré par Speedy Sushi. Retour au point de départ dans la nuit.

Parodie stylistique

 

 

 

Un journal de bord façon descriptif de voyage dans une brochure d'agences (formule all included, y compris les clichés).

 

Carnet de voyage immobile

 

Fables express

 

 

 

C'est un exercice popularisé par Alphonse Allais : comme une fable, c'est-à-dire une histoire qui tend vers une moralité, mais de forme très brève, et dont la moralité est une parodie, souvent un calembour… Ces cinq-là sont extraites d'un livre sur le jazz, d'où les références.

 

La cigale, ayant joué toute la journée,

N’avait plus rien pour le dîner

Elle alla taper sa voisine, la fourmi :

« Rien qu’un œuf et au lit, c’est promis ! »

Mais, requinquée par son omelette,

Elle reconstitua son quintette

Et brisa les noix et les ouïes

De sa voisine toute la nuit

            Moralité

            Qui tape un œuf, tape un bœuf

 

 

 

Il était noir, il était beau

Il était drôle, il jouait faux

Faisait passer ses dissonances

Pour un nouveau style très tendance

Il voulait être comme Thelonious

Il n’en avait que la frimousse

            Moralité

            L’habit ne fait pas le Monk

 

 

 

Quatre pianistes de jazz partagent une galette :

Walter Davis la coupe, Ray Charles sort les assiettes,

George Shearing réclame la couronne : il en rêve

Mais perdu ! c’est Art Tatum qui aura la fève

            Moralité

            Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois

 

 

 

On est en mille neuf cent cinquante-neuf

Au Five Spot Jazz Club de New York

Un type essaie un truc complètement neuf

Le public outragé est à la remorque

Il hurle et le houspille, mais cinquante ans plus tard

Lui fait la haie d’honneur pour le Grammy Award

            Moralité

            On se lève tous pour Ornette

 

 

 

Trois jazzmen enivrés s’en vont finir la nuit

Pour une dernière session dans une porcherie

Mais les porcs se balancent de leur St Louis Blues

Et réclament le silence pour dormir dans la bouse

            Moralité

            Inutile de donner de la jam aux cochons

poétisation
Poétisation du banal

 

 

 

Appelons ainsi ce que je préfère faire : donner à lire de la poésie dans les choses qui ne le sont pas de prime abord. Traquer le beau,  le drôle et l'insolite dans l'ordinaire.

(C'est mon crédo avec les mots comme en déco !)

Un exemple tout simplement tiré des Pages Jaunes.

 

Des vrais marchands de sable

aux noms de magiciens

 

 

 

Sibelco

Du fin, du gros, du calibré, du broyé, du micronisé…

 

Route de Villiers

77 780 BOURRON-MARLOTTE

01 64 45 90 19

Yprema

“Sable en vrac

ou en BigBag”

 

7, rue Condorcet

94 437 CHENNEVIÈRES-SUR-MARNE

01 49 62 01 23

Holcim

“Du granulat de rêve”

 

12 bis, rue des Hérons

67 960 ENTZHEIM

03 90 29 55 30

Cemex

“Sables et sablons,

graves et gravillons”

 

La Sablonnière

28 150 BEAUVILLIERS

02 37 99 21 09

Sémanaz

“Spécialités exclusives

de micropoudres”

 

107, quai Rancy

94 388 BONNEUIL-SUR-MARNE

01 43 39 52 00

Fulchiron

"De l'extra-silicieux”

 

 

Chemin Comble

91 720 MAISSE

01 64 99 51 37

Rokaï

”Pour jardins de pierre

et autres pétrifications”

 

33, route de l’Aiguillon

85 800 SAINT-GILLES-CROIX-DE-VIE

02 51 55 16 55

Soka Kaolin

”Toutes poudres sauf cacao”

 

 

Meudon

22120 QUESSOY

02 96 42 30 11

Le Jolu

“Gravillon rose

et coquilles brisées”

 

Terre-plein de l’Appontement

22 220 TRÉGUIER

02 96 92 31 32

Riguidel

“Sable de mer pour rêves

de vacances”

 

Zone artisanale Le Poteau

56 880 PLOEREN

02 97 40 09 10

Samin

“Calcaire dolomie, phonolite

et poudre de verre”

 

18, avenue Malvesin

92 400 COURBEVOIE

01 46 91 98 46

synthèses
Synthèses improbables

 

 

 

 

Synthèse désabusée

des histoires pas si drôles

 

Dans les histoires drôles, il y a souvent des éléphants roses. On les met dans un réfrigérateur, dans une petite voiture ou bien sur une balançoire. Les chats demandent du sirop pour matou, les souris leur donnent leur langue, les pingouins vont au cinéma, les pommes de terre s’exclament « purée ! », les hiboux trouvent ça chouette et les taureaux vache, les serpents se demandent quelle heure reptile, les crocodiles et les alligators font caïman pareil, les steaks hachés sont cachés, les sols couverts de peaux de banane, les tuyaux de poêles s’emboîtent sur les comment-vas-tu. Tout le monde est très en forme. Mais en forme de quoi ?

 

Dans les histoires drôles, on ne dit pas le Petit Poucet mais le gosse était constipé. Les enfants posent des questions crues sans le savoir, ils ont la candeur cochonne. Les hommes sont cocus, les femmes écervelées, les lèche-culs sont jugés pires que les suspects, et ça sent les latrines à tout bout de phrase. On va beaucoup aux cabinets, dans les histoires drôles, surtout Toto, le pauvre, avec sa tête. Le sens propre prend souvent le dessus, et il est rarement propre, il sent la mer… credi. Les cacahuètes ont le mérite de bien commencer ; les Hercule de bien finir ; et ça glousse comme vache qui pisse quand on frôle les trous.

 

Dans les histoires drôles, on fait beaucoup l’amour mais on ne le dit surtout pas comme ça, poil au bras. Les messieurs et les dames font des enfants aux noms improbables, Jessica Scroutedansmamusette ou Jean-Philippe Ervitemonslip. Les filles sont blondes, les hommes sont belges, ils ont tous un petit pois dans la tête. Un truc vert et rond qui monte et qui descend ou un truc jaune à plumes avec une mitraillette.

 

Dans les histoires drôles, c’est l’histoire d’un mec, mais il y a aussi des nains, des génies, des clochards, des fous masochistes, des animaux qui parlent, un Anglais, un Français et un Espagnol coincés ensemble quelque part, et puis ta mère en short sur l’autoroute – c’est le comble. Et quand le ton monte, devinez quoi ? C’est qu’une fille moche prend l’ascenseur…

Comment cuisiner

à partir des contes de fées ?

 

Hors d’œuvre

Repérez près chez vous une maison habitée par trois ours. Si vous avez une copine blonde et qu’elle est au courant, veillez à arriver sur les lieux avant elle. Videz les trois assiettes de soupe encore fumante dans un Tupperware et réservez au chaud. Au moment du service, dressez dans une jolie soupière et décorez avec un unique petit pois récupéré dans le lit d’une princesse délicate.

 

Plat

Dès que minuit a sonné, allez faire votre marché sur le parking des carrosses. Choisissez celui de Cendrillon et épluchez la citrouille géante. Coupez-la en morceaux dans une poêle, arrosez de la potion d’Alice et faites réduire. Mélangez dans un saladier le pot de beurre du Petit Chaperon rouge avec les miettes du Petit Poucet et un peu de pain d’épice de la maison d’Hänsel et Gretel. Saupoudrez ce crumble sur le potiron et faites gratiner au four. Profitez que Blaise se plaint de ses souhaits ridicules pour lui chiper son chapelet de boudins. Avec la citrouille aux épices, c’est délicieux.

 

Dessert

Commandez à Peau d’âne un gâteau en lui demandant de mettre la bague à part. Trempez la pomme de Blanche-Neige dans la potion magique de la Petite Sirène pour désactiver le poison. La réduire en compote et la servir avec le gâteau. Et si Bruno Bettelheim vous embête parce qu’il décèle en vous des pulsions régressives, envoyez-le se faire figer pour cent ans au festin de la Belle au bois dormant.

haikus
Haïkus

 

 

 

Des faux haïkus, parce que les vrais imposent des règles complexes. Disons des épigrammes japonisantes.

Extraits d'un livre à destiné aux insomniaques

 

Haïkus de mi-nuit

La grenouille saute dans l’étang

Le coléoptère se reproduit

C’est l’heure des documentaires animaliers

Lune d’argent

Tic tac obsédant

D’argent aussi, les soucis

Sur ma peau et dans mes ouïes

« Retiens la nuit »

Merci Johnny

J’ai beau tirer sur sa paupière

L’échelle adossée à la lune

Impossible de fermer l’œil de la nuit

Une chouette hulule

Un frigo s’ébroue

La jeune fille écoute ses seins pousser

Nuit d’encre

Les souvenirs affluent

Le stylo me démange

Veille de vacances

Le chien aboie

Les caravanes passent

Il fait nuit, j’ai soif

Je ne tiens pas en place

Dit le moustique, et il me pique

Michaux écrit

La vie dans les plis

Et la nuit remue

Je compte les étoiles filantes

Mes vœux sont prêts

En fait, juste un avion

L’heure tourne

Je fais le tour du plafond

Ma nuit blanchit

homophonie

Pour vous aider, voici la liste des plantes à retrouver dans le texte. Dans le désordre, bien sûr.

amaryllis

anémone

angélique

anthurium

armoise

arum

asphodèle

azalée

bégonia

belle de jour

bouton d’or

bruyère

camélia

campanule

capucine

céanothe

centaurée

chardon

chèvrefeuille

chrysanthème

clématite

colchique

coucou

cyclamen

cytise

dahlia

delphinium

digitale

édelweiss

églantine

ellébore

éphémère

fleur carnivore

fougère

genêt

gerbera

giroflée

glycine

hibiscus

ipomée

iris

jacinthe

joubarbe

laurier

liseron

lotus

lys

magnolia

mandragore

marguerite

mauve

muguet

myosotis

narcisse

œillet

orchidée

pâquerette

passiflore

pavot

pensée

pétunia

prêle

renoncule

rose

seringat

souci

spirée

tournesol

tulipe

violette

Solutions : les 70 fleurs du pot-au-rose…

 

Fleurs à la pelle

Planques homophoniques

 

 

 

Attention, un vrai casse-tête ! Il s'agit de retrouver dans un texte une liste de mots qui a été planquée par homophonie. Par exemple, ici 70 noms de plantes se cachent derrière le texte apparent. Lequel raconte une dispute entre Laure, une fille un peu fleur bleue, et sa sœur rebelle Delphine, qui l’envoie sur les roses…

 

Fleurs à l'appel

– Chère sœur, un gars sans le sous, cité par la police, aux amis paumés et qui risque de t’entraîner dans son camp nul n’est pas pour toi. Avec, au bout, ton dortoir en guise de chambre…

– Non, c’est un camp pas nul !

– Voyons, ce type est une épave aux cheveux gras ! Rhum coca en guise de parfum ! Rebelle deux jours, pas plus ! Il ment, drague, organise des fêtes, viole, etc.

– Pas que ! Rhett Butler aussi était un mauvais garçon. Mon amoureux est un casse-cou courageux, un héros zélé, de renom, cultivé, ému, guettant mes moindres désirs.

– Quel aveuglement ! Elle est bornée, ma parole ! Tu verrais un aigle en Tino Rossi !

– Tout le monde n’est pas comme ton Richard : don de soi, quiétude, douces joues, barbe rasée de près… Le tien glisse inaperçu parmi la foule. Le soir, avec lui, tu lis, puis tu dors.

– Ah ! Mari lisse ! Tu verras, tu y viendras.

– Si jeune et déjà sainte, ma sœur ! Je m’en fous, j’ai raison. Je ne veux pas d’un mari passif, Laure. J’aspire, eh oui, à autre chose. Pas d’un qui se magne au lit, ah ! ça non ! Derrière les apparences, je sais qu’en lui l’or y est. Et puis, j’aime ses habits décadents. Mon ami ose, aux tissus, donner une allure inédite.

– Écoute, Angèle y connaît quelque chose : ton jules, un camé l’y a fait penser.

– Et d’elle, vestale soi-disant, que sais-tu vraiment ?

– Alors, écoute au moins l’avis d’Anne. Anne… Anne…

– Dis donc, tu n’es pas bègue ?

– Oh !, nia-t-elle, bien sûr que non !

– Ah ! Z’allez pas m’emmerder ! L’avis d’Anne, je m’en passe. Anne est monacale. Fille bien née, fée, mère parfaite ! Un rien lui suffit : du beurre dans les épinards, Sisteron pour les vacances, une balade en tricyle, amen ! C’est une naïve. Je ne suis pas comme elle, hélas ! Faut délirer un peu plus, dans la vie. Bru hier, épouse aujourd’hui, veuve demain. Non merci ! Moi, j’aime les week-ends à New York (idée comme ça). J’aime l’art. Moi, zyeuter la télé, ça ne me suffit pas ! Regarde-les, les glandus : y bissent Kuzturica mais ils n’ont pas la moitié de sa fantaisie.

– La roue tourne : solidifierez-vous votre couple ? Quand il y aura la crise en tes murs, tu gerberas sur tes idées d’autrefois et tu comprendras…

– Que dalle ! Y a rien à comprendre !

– À votre place, je n’ai…

– Assez ! À notre place, il n’y a que nous.

– Mais je ne peux pas rester sans réagir aux fléaux qui t’attendent !

– Les fléaux ? Eux ? Hier encore tu me disais de ne pas m’en préoccuper. Et la paix ? Tu n’y as pas pensé ? La paix qui nous attend peut-être pour cinquante ans ? Tu ris ? Homme de passage ? C’est ainsi que tu le vois, mon amant ?

– Delphine, ni homme de passage, comme tu le suggéras, ni homme qu’on épouse. Juste pour toi un jouet, comme un truc à puce innovant. De la camelote, ustensile transitoire. Sans, t’aurais pu t’ennuyer. Tu me l’as dit un jour : « Sa clé m’a titillée ! » C’est explicite, isolé du contexte.

– J’en ai marre ! Gueux rital, c’est ainsi que tu le vois ? Et moi en mangeuse d’hommes ? Alors, je fais ma valise. Rompons les derniers liens qui nous lient, chère sœur ! Il y a dix gîtes alentour où je trouverai meilleur accueil. Tu me fais tourner chèvre ! Feuillète ton missel, remonte ton col chic et porte-toi bien !

– Mais je me porte comme une fleur, car ni vos rêves, ni vos amours je ne les envie.

– Chère seringat sans le souci-té par la polys, aux am-ipomée et qu-iris-que de t’entraîner dans son camp nul n’est pas pour toi. Avec, au bouton d’or-toir en guise de chambre…

– Non, c’est un campanule !

– Voyons, ce type est une é-pavot cheveux gr-arum coca en guise de parfum ! Re-belle de jour, pas plus ! Il mandragore-ganise des fêtes, violette-c.

Pâquerette Butler aussi était un mauve-ais garçon. Mon amoureux est un casse-coucou-rageux, un hé-rose-élé, de renoncule-tivé, é-muguet-tant mes moindres désirs.

– Quel aveuglement ! Ellébore-née, ma parole ! Tu verrais un églantine-o Rossi !

– Tout le monde n’est pas comme ton Ri-chardon de soi, quiétude, douces joubarbe rasée de prêle-e tien glycine-aperçu parmi la foule. Le soir, avec lui, tulipe-uis tu dors.

Amaryllis ! Tu verras, tu y viendras.

– Si jeune et dé-jacinthe, ma sœur ! Je m’en fougère-aison. Je ne veux pas d’un mari passiflore. J’a-spirée oui, à autre chose. Pas d’un qui se magnolia ! ça non ! Derrière les apparences, je sais qu’en lui laurier. Et puis, j’aime ses habits décadents. Mon a-myosotis-sus, donner une allure inédite.

– Écoute, angélique-onnaît quelque chose : ton jules, un camélia fait penser.

Édelweiss-tale soi-disant, que sais-tu vraiment ?

– Alors, écoute au moins l’avis d’Anne. Anne… Anne…

– Dis donc, tu n’es pas bég-

onia-t-elle, bien sûr que non !

Azalée pas m’emmerder ! L’avis d’Anne, je m’en passe. Anémone-acale. Fille bien n-éphémère parfaite ! Un rien lui suffit : du beurre dans les épi-narcisse-teron pour les vacances, une balade en tri-cyclamen ! C’est une naïve. Je ne suis pas comme elle, hél-asphodèle-irer un peu plus, dans la vie. Bruyère, épouse aujourd’hui, veuve demain. Non merci ! Moi, j’aime les week-ends à New Y-orchidée comme ça). J’aime l’armoise-euter la télé, ça ne me suffit pas ! Regarde-les, les glandus : hibiscus-turica mais ils n’ont pas la moitié de sa fantaisie.

– La roue tournesol-idifierez-vous votre couple ? Quand il y aura la chrysanthème-urs, tu gerbera sur tes idées d’autrefois et tu comprendras…

– Que-dahlia rien à comprendre !

– À votre place, genêt

– A-céanothe-re place, il n’y a que nous.

– Mais je ne peux pas rester sans réa-giroflée-aux qui t’attendent !

– Les fléaux ? Œillet-r encore tu me disais de ne pas m’en préoccuper. Et la pétunia pas pensée ? La paix qui nous attend peut-être pour cinquante anthurium de passage ? C’est ainsi que tu le vois, mon amant ?

Delphinium de passage, comme tu le sug-géranium qu’on épouse. Juste pour toi un jouet, comme un tru-capucine-novant. De la came-lotus-tensile transitoire. Centaurée pu t’ennuyer. Tu me l’as dit un jour : « Sa clématite-illée ! » C’est expli-cytise-olé du contexte.

– J’en ai marguerite-al, c’est ainsi que tu le vois ? Et moi en mangeuse d’hommes ? Alors, je fais ma va-liseron-pons les derniers liens qui nous lient, chère sœur ! Il y a digitale-entour où je trouverai meilleur accueil. Tu me fais tourner chèvrefeuille-ète ton missel, remonte ton colchique et porte-toi bien !

– Mais je me porte comme une fleur carnivore-êves, ni vos amours je ne les envie.

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